On fait fermenter la récolte pour produire une matière que l'on distille ensuite pour augmenter le taux d'alcool et obtenir
de l'eau-de-vie la mirabelle de Lorraine.
Grâce aux conditions de sol et de climat localement favorables, le fruit pousse bien dans la région proche et un peu plus
au sud. Le fruit d'environ un pouce de diamètre arrive à maturité au milieu de l'été, les visiteurs étaient donc là beaucoup
trop tôt pour la fête de la Mirabelle qui se tient à Metz chaque année au mois d'août.
Le maire Girard se dirige vers le bâtiment de la distillerie. L'entrée se fait par la porte du bas.
Mirabelle
Chacun distille soi-même. Les personnes voulant faire leur propre Mirabelle sont invitées à essayer.
Le site web du village dit :
L'équipe actuelle est prête à accueillir tout nouveau-venu respectant les termes de son règlement et voulant se lancer dans
la magie de la distillation afin de réaliser, avec modération bien sûr, sa « propre goutte », meilleure que celle
de son voisin.
Davoli devant l'alambic
Le groupe est ensuite descendu vers le sud en suivant la rue Cotré, vers l'est par la rue Quaraille, puis vers le nord jusque chez les Pracht pour prendre des « rafraîchissements liquides ».
Après, ils ont continué à marcher vers l'est le long de la Rue Basse jusqu'au centre socioculturel.
Bien qu'il s'agisse d'une installation presque neuve avec plusieurs belles salles polyvalentes, l'attention des visiteurs
a été attirée à l'extérieur où des gens jouaient à la pétanque. C'est un jeu similaire aux fers à cheval américains, sauf
que ce sont des boules en métal qui sont lancées et qu'une petite boule en bois sert de cible.
Févots jouant à la pétanque
16h30 approchant, tout le monde retourna au bâtiment municipal/école pour assister à une réception publique pour les visiteurs. Un certain nombre de personnes qui avaient été des bénéficiaires de l'aide de Morganville quand ils étaient enfants étaient là. Avant le début du programme officiel, une photo avec ces personnes a été prise.
À partir de la gauche : le maire René Girard, Jeannine (Baudoin) Prampolini*, Marc Davoli*, Josette (Macchi) Amadoro*, Ginette (Davoli) Stroppolo*, Simone (Watiez) Joly*, Art Vaughan, Solange (Parisot) Torlotting*, Gloria Freeland, Charles Brandt*, Annie (Macchi) Reinhardt*, Thérèse (Mueller) Parisot, veuve de Raymond Parisot*, Liliane (Houpert) Cresson*, Lucie (Tresse) Schlater*, Jacqueline (Pierre) Houpert, veuve de René Houpert*, Gérard Torlotting.* Les noms avec * étaient des bénéficiaires de l'aide. Ceux entre ( ) sont les noms de jeune fille.
Le maire Girard a commencé le programme par quelques mots de bienvenue. Il dit qu'il ne raconterait pas l'histoire sur la façon dont Morganville et Fèves sont devenues des villes sœurs, car il était persuadé que la plupart des gens présents la connaissaient. Au lieu de cela, il souhaitait lire une lettre de Simone Joly, l'une des personnes qui avait bénéficié de l'aide. Il s'arrêtait fréquemment pour permettre à Pracht de traduire ses mots en anglais.
À gauche, des Févots écoutent le maire René Girard, à droite, lisant une lettre de Simone Joly, relatant ses souvenirs des liens entre les villages. Pracht traduit en anglais les commentaires du maire et la lettre de Joly.
Expulsion et retour au pays
Quelle ne fut pas ma surprise l'autre jour de voir une photo des habitants de Fèves sur le journal où toute la jeunesse, du
moins celle qui reste, se retrouver en première page.
En ce qui me concerne, j'ai été expulsée avec mes parents dans le sud de la France à Lavaur. Pendant quatre ans.
Emplacements de Fèves et de Lavaur
Puis après la guerre nous sommes revenus au village. Notre maison avait été touchée par un obus, juste à la porte d'entrée. Il
y avait un énorme trou. Nous avons été relogés par ma tante dite « la tante Cécile pour tout le monde ».
Ensuite nous avons reçu des colis qui venaient d'Amérique, plus précisément du Kansas Morganville : habits, nourriture,
friandises, etc. ...
Nous n'avions plus rien, tout avait été volé ou emporté par les Allemands. Comme couchette nous avions des lits en bois dit
« chalit » et comme matelas des sacs remplis de paille etc. ... Il a fallu recommencer à zéro. Alors tout le monde a mis
un peu d'huile de coude et hop au travail. En ce temps-là, tout le monde s'entr'aidait. On était content de se retrouver.
C'était le bon temps.
Malgré le malheur.
Mme Joly Simone
Photo prise devant le palais de justice de Lavaur, en France, au printemps 1942. Les expulsions vers Lavaur ont commencé en novembre 1940. 1 - Le Père Louis Holveck, 2 - Le père de Holveck, 3 - M. Rosati. Notez les filles avec leurs bonnets lorrains.